EMMA BOISSOT

Du plus loin qu'elle se souvienne, ses ciseaux, ses rouleaux de scotch et ses petits bouts de papier récupérés, précieusement conservés, ont toujours été ses meilleurs amis.

Aujourd'hui le stylet et la tablette les ont remplacés, mais le processus créatif reste le même : découper et coller, superposer et composer.

Formée aux métiers de l'industrie du textile (tissage et impression) à Lyon, Emma passe d'abord près de 10 ans dans la soierie lyonnaise qui n'a plus beaucoup de secrets pour elle. Durant toutes ces années, elle baigne dans les couleurs, les motifs, vit au rythme effréné des saisons et des collections, sans jamais cesser d'apprendre.

Mais sa passion première, le papier, la rattrape vite.
Après avoir dessiné plusieurs collections pour une des marques pionnières du scrapbooking en France, après avoir été pigiste pour la presse “DIY”, et auteure d’un livre de loisirs créatifs, elle crée sa propre marque de papeterie : 4heures37.
Gestion, fabrication, commercialisation, elle confiera rapidement ces tâches à un partenaire industriel pour ne garder que la partie création des collections. Désormais ce sera son cœur de métier, et son métier de cœur.
Elle crée des motifs pour la mercerie, le linge de lit pour enfant… À deux reprises, elle s’offre aussi une nouvelle incursion dans le monde des livres, en illustrant des albums pour la maison d’édition jeunesse « Un Chat La Nuit »

Un beau jour de 2012, forte de toute cette expérience et sur les conseils bienveillants de son entourage, elle envoie un courriel chez Derrière la Porte, pour qui elle rêve secrètement de dessiner… La porte s’ouvre et c’est une pétillante directrice artistique qui lui répond. Un TGV et deux RER plus tard, le courant passe immédiatement. C’est le début d’une toute nouvelle aventure. Désormais elle dessinera deux fois par an pour DLP, et bientôt aussi pour Alma Mater, sa “petite soeur”.
Techniquement, ce n’était pourtant pas gagné… Depuis toujours, Emma travaille sur photoshop, une habitude et un savoir-faire hérités de ses années textiles. Passer au dessin vectoriel en une saison aurait pu lui sembler un challenge impossible à relever, mais la proposition était trop belle. Alors oui, forcément il y a bien eu quelques bizarreries et autres fichiers exotiques lors de sa première collection chez DLP. Quelques nuits blanches aussi, à suivre des formations à distance pour apprivoiser son nouvel outil de travail.

Mais le jeu en valait la chandelle : aujourd’hui elle entame sa 25ème saison chez Derrière la Porte. Elle en savoure chaque fois toutes les étapes, depuis la lecture du brief jusqu’à la découverte du catalogue, en passant par les premiers découpages, les compositions des motifs et leur mise au raccord, les adaptations et déclinaisons…
Et si parfois elle doute, alors elle se sert un grand café dans son mug DLP préféré -celui de la collection hiver 2019- et descend regarder pousser son jardin exotique. Elle en revient rassurée, allume la radio, et attrape à nouveau son stylo…